Agnès Adda, poèmes
Serres, verrières : matrices de sève
Paradoxal pin de Penone
Gisant évidé de ses entrailles
Fendu de toute sa hauteur.
Mort à terre ?
– Idole altière.
Momie close ?
– Vie ouverte.
Orgueil de la flore
Grand prêtre des cieux ?
– Mille-pattes invertébré
Sectateur vorace de la terre.
Hermès des carrefours
Repère du voyageur ?
– Deux galères en partance
Sur les eaux qui moutonnent.
Saveur de sel et de résine
Sous les reflets d’une verrière.
Orgueil du phallus dressé ?
– Matrice de sève.
Exposée, mutilée ?
– Révélée.
Poème d’Agnès Adda
Paris, École des Beaux-Arts, juin 2009
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Équilibres
Le funambule, une flèche sur une corde
Muni d’un arc, il chuterait.
Le somnambule dévide sa pelote de songe
Ne l’interpelle pas, tu en couperais le fil.
Tangue la balance aux épaules du pêcheur
Prête à chavirer, dans les marais.
Qu’une vibration n’échappe à l’ouïe de l’accordeur
Maestro du ton juste.
Ne guette que les syllabes des anges
Car la symphonie du Malin étourdit.
Bannir la période. Épouser la vibration
qui sille d’un son pur.
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Bibliographie
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Tresse d’éveils, Éclats d’encre, 2001.
L’Œil au miroir, La Bartavelle, 2009.
En collaboration avec Fabienne Yvetot, peintre et graveur, aux éditions Les 3 Mille-feuilles, Vice-versa (2003), Symbiose (2004), Souffles, pliures (2004), Jeux d’herbes (2004), L’Appel du sel (2005), Stratégie du miroir (2006), Orphée (2008).
Publications dans des revues depuis 1993 : L’Orgâne, La Sape, Voix d’encre, Arpa.